Taille : 1m68.
Poids : 55Kg.
Couleur de cheveux : Ébène.
Couleur des yeux : Jade.
Sa tristesse était insaisissable, imperceptible, mais les instincts les plus primitifs du siège de l’âme purent la discerner.
Un esprit glacé comme le voile irradiant les ténèbres de sa tendre lueur. Le spectre de la solitude venait fondre sur lui pour mieux évanouir et dissiper sa résistance, provoquer son obédience.
Une lente agonie. Derrière le rempart de la mélancolie, forgée par l’évanescence d'une antique prescience, se tenait un titan prêt à fendre le roc d'indolence, à causer sa propre dérive pour faire choir ces ennemies, sans un seul tremblement. Limpides, ses manigances ne l’étaient pas, mais devenaient gage d'un funeste serment. Il se laissait plutôt éroder par la marée, creuser par la verve de ces souffles corrosifs, incessants, jusqu’à s’affaiblir, emportant dans son sillage les édifices qu’il désirerait voir se fissurer, placidement. Les veines se creuseraient, tels les sillons d’une odieuse fatalité, jusqu’à s’altérer, pour l'éternité.
L'abandon au néant qui l'avait jadis embrassé, l'accueillait avec plus de bienveillance et de sérénité que la vie elle-même dans le frémissement brutal d'un cœur qui n'avait plus pour fonction que son signe vital.
Cœur de pirate
Le père de Maki contemplait la mer, à sa manière. Assis sur un banc de pierre, droit et sage, il attrapait chaque son avec le sourire, se délectant de la vie chantante. Il goûtait les murmures et cris du monde, et ses senteurs. L'odeur du large, particulièrement, le régalait, et le bercement des vagues ne cessait de l'apaiser. Elles étaient les caresses des dieux, comme le vent était leur souffle, caressant la terre sur laquelle ils reposaient. Sa mémoire était faite de sons, d'odeurs et de goûts, mais rien n'y était plus présent ; les vagues étaient les battements du cœur de son monde.
La main de son père caressa son crâne, ses larges doigts filant sur ses fins cheveux d'ivoire. Lorsqu'il était à ses côtés, Maki se sentait en sécurité, à l'abri des dangers invisibles. C'était un être dont l'aura l'entourait et le réchauffait, une force de la nature qui lui faisait oublier sa vulnérabilité et le réconfortait. Rien ne le rassurait plus que son père.
« Nous partons demain. »
Sa voix grave s'incrustait dans sa frêle poitrine et faisait trembler son cœur. La faible tentative mais pourtant notable de diminuer la dureté de leur séparation arracha un léger sourire à l'enfançon, vite rattrapé par une moue qui trahissait sa peine. Ses fines phalanges s'enroulèrent autour du bras colossal qui l'encadrait, son corps se pressant contre celui de son géniteur.
Le plus précieux des trésors
« J'ai un cadeau pour toi,
chuchota t-il à Maki après l'avoir entouré de ses bras pour l’enlacer. »
Les innombrables souvenirs de ces fois où Maki s'était blottie contre lui lorsqu'il n'était qu'un enfant resurgissaient toujours dans ces instants. Il lui semblait tenir ce petit garçon qu'il avait eu autrefois l'espace d'une seconde, assez pour se laisser tromper, et il oubliait alors ses mois d'absence. Son père avait toujours été dur avec Maki, malgré lui, et il profitait des rares moments qui lui permettaient un peu de tendresse. Un père ne parle jamais assez avec son fils et le pirate regrettait certainement énormément d'instants manqués.
Il avait fermé les yeux et posé sa joue contre le crâne de son fils, son parfum emplissant ses narines. Ses doigts s'étaient resserrés sur ses épaules, les saisissant pleinement comme de peur qu'il s'envole. Il aurait aimé qu'ils restent ainsi une éternité, mais le devoir rappela le pirate à l'ordre, comme toujours, et il libéra son fils de son étreinte chaleureuse, non sans garder une main dans son cou. Ses yeux gris plongèrent dans ses pupilles claires avec une affection qui n'était réservée qu'à lui, et sa mère.
L'héritage d'un père
Ton père est mort par ta faute. Il est mort pour t'avoir donné le fruit maudit.
La tension enfla. L’air, soudainement saturé d’énergie produisit une détonation déchirante. Celui-ci dans la puissance brute de son souffle se dispersa. Les instants fléchirent dans leur course coutumière. Maki venait de se transformer en dragon dans un crépitement strident et ses immenses pattes retombèrent lourdement au fond de cette étendue sèche.
Et le dragon aux milliers d'opales hurla de sa phénoménale et puissante tonalité, en retombant avec la plus grande des violences. Ses immenses ambres jaunes crépitaient d’un feu que nul n’aurait pu comprendre. Comme un torrent de flammes, l’œil d’un ouragan écarlate, se déchaînait, éclatait.
Dans un grondement déchirant, s’exhala de son être le feu infernal.
Puis, vint les hurlements, les déchirements de cordes vocales, les tourments du cœur. Dans la nuit noire, ces lueurs vacillantes et douces n’avaient rien d’apaisant. Ces flammes dansantes apportaient la mort dans leur ballet. Sa véhémence n’avait d’égale que l’affliction qui émanait de lui. Le désespoir, la tristesse était palpable et, mue par la puissance de ses émotions, sa colère n’en était que démultipliée. Il détruisait sans vergogne ce qu’il pouvait, pris d’un accès de rage infernale.
L’agitation laissa finalement place à l’harassement. Maki laissa alors errer ses prunelles sur la terre qu’il avait saccagé, accablé de douleur, à cause de ce qu’il avait fait. Il ne put reconstruire ce qui avait été détruit, usant du feu divin comme de son plus fidèle allié, et seul ami.
La tristesse du dragon
Les mois écoulés avaient été d’une dureté infinie et les présages n’annonçaient aucun espoir de renouveau. La noirceur semblait s’étaler sur le monde, avec un appétit insatiable. Et les lueurs de l’espoir perdaient, jours après jours, de leur splendeur. Les multiples terres qui s’étaient déployées sous ses yeux, étaient à l’agonie. Tout comme son myocarde. Tout comme son âme. Maki cherchait la force de continuer. Inlassablement.
La tristesse, profonde, rongeait son être. La colère, bruyante, résonnait dans ses tempes. Le désespoir, omniprésent, glaçait son âme, plus encore que le froid des steppes. L’espoir, absent, mourrait un peu plus à chaque instant.
Les années qui suivirent furent une torture pour son âme. Chaque jour était pire que le précédent. Son pouvoir avait fait de lui l’éclat de la noirceur de ce monde et l’expression du néant.
Devenu Shichibukai, Il se murait dans l’auto-destruction, répandant son fiel où il le pouvait comme on souhaite se délester de ses propres mutilations en infligeant aux autres tout ce qu’on est incapable de se faire subir à soi-même. Les idéaux d’une violence acquise et non innée, plus brutale que nulle autre.